Les sœurs Talitha Kum de Kumasi, au Ghana, luttent contre la traite principalement par l'éducation, en offrant un refuge aux victimes et aux survivants de la traite et en aidant à la réhabilitation et à la réintégration des survivants en collaboration avec d'autres organisations catholiques, gouvernementales et de la société civile.

Récemment, quinze jeunes filles nigérianes, victimes de la traite au Ghana, ont été accompagnées pour retourner dans leur pays ; Sr Olivia Umoh, des Filles de la Charité de St Vincent de Paul, nous a raconté leur histoire.

Les jeunes filles, âgées de 15 à 23 ans, vivant dans la pauvreté et privées du soutien de leur famille, ont été victimes de la traite, toutes trompées par des mensonges et de fausses offres alléchantes d'emplois bien rémunérés. Les sœurs de Talitha Kum sont intervenues dans l’accueil de ces filles dans le but d’en prendre soin et de leur donner les moyens d'être indépendantes et de mener une vie digne. Certaines d'entre elles ont heureusement réussi à échapper à leurs trafiquants et à demander de l'aide au réseau Talitha Kum qui, au Ghana, travaille principalement avec des enfants et des jeunes vivant dans la rue.

« Elles viennent toutes de situations précaires : certaines étaient orphelines, dont Favour, qui est venue au Ghana pour travailler afin d'économiser de l'argent pour aller à l'université. Les autres filles ont accepté de quitter leur pays dans l'espoir de trouver des moyens de subsistance. Les 15 filles ont été forcées de se prostituer. Parmi elles, Esther, dont le trafiquant a été arrêté par la police, poursuivi en justice et condamné à cinq ans d'emprisonnement. L'une des filles, Happiness, a raconté qu'elle avait été victime de la traite avec une autre fille, toutes deux d'abord en Côte d'Ivoire puis au Burkina Faso. »

Elles ont ensuite été orientées vers la police chargée de la lutte contre la traite des personnes, le Département de la protection sociale et les personnes de bonne volonté qui soutiennent le réseau Talitha Kum.

« Après leur sauvetage, les filles ont été accueillies dans notre résidence au centre de formation professionnelle et ont reçu des conseils et un soutien psychologique pour les aider à surmonter le traumatisme qu'elles avaient subi et à accepter la nécessité de se réinsérer. Certaines d'entre elles étaient heureuses à l'idée de retourner dans leur famille. Cependant, certaines d'entre elles craignaient de retourner dans le contexte de pauvreté qu'elles avaient laissé derrière elles. »

Par Sœur Olivia Umoh, Filles de la Charité de St Vincent de Paul 

Coordinatrice de Talitha Kum Ghana

31 de julliet 2023